Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, je n’euz hier moyen de vous escrire lors que le cappitaine
2Mérieu s’en alla parce qu’il me faloyt accompaigner monseigneur
3le cardinal, auquel j’ay parlé de votre faict de St Sernin,
4lequel m’a dict que quant vous voudrés, il escrira à Rome
5et qu’indubitablement, il vous fera despêcher. J’espère d’en
6discorir plus amplement avec vous dans troys ou quatre
7jours. Vous aurez aussy la response du banquier duquel
8vous avés escript. Je me suys cependant informé de
9monsieur de La Voypierre qui est aussy banquier, lequel m’a dict
10qu’elle est en taxe à quatre mil escus ; quant aux
11nouvelles qu’on a en ce lieu, c’est que le lendemain des Rois, Monseigneur
12partira pour la Rochelle et monsieur le duc pour Sancerre et
13pour Nevers et sa maiesté pour Angiers, pour estre plus près
14de La Rochelle. Sadite maiesté a esté blessé à la chasse d’ung
15coup d’espieu en ung bras par ung gentilhomme qui ne pançoys
16de ce fère, mais ce n’est rien. Toutesfoys, l’on en discours
17divercement et dict-on que c’est ung Allemand auquel sa maiesté
18a pardonné aux conditions qu’il ne le vist jamays. Sadite
19maiesté a commis la reyne d’Angleterre pour estre sa commère,
20laquelle monsieur le cardinal tient qu’elle ne secourra aulcunement
21ceulx de La Rochelle qui sont fort divisez entre eulx
22et l’a on heu advis qu’il en sont sortis beaucoup de gentilzhommes qui
23en ont tiré plus de quatre centz hommes quant et eulx, lesquelz
24ont presté le serment de fidélité au roy entre les mains
25[v] de monsieur de Biron, qu’est là auprès, et n’est-on hors
26d’espérance que ceulx de dedans ne se ravisent heu esgard aux susdites
27divisions et voirés que c’est à bon essien qu’on yra. Je prie à Dieu
28qu’il le permecte ainsy. Au demeurant monsieur, monsieur du
29Passage est icy, lequel me prie de fère tous mes effors
30en votre endroict en envers madame de Gordes pour vous fère treuver
31bon le mariaige de luy et de madamoyselle de Sainct-Prie, lequel
32il dict qu’il ne se despend plus que de voz consentementz. Je ne
33luy ay peu desnier sa prière mesmement que je me doubte
34fort que le conseil en soyt désia prins entre eux deux. J’en
35discorirey plus amplement avec vous dans troys ou quatre
36jours qui me gardera de vous fère plus long discours par
37ceste lettre, si ce n’est pour me recommander humblement
38à votre bonne grâce d’aussi bon cœur que je prie le Créateur
39qu’il vous donne
40monsieur, en parfaicte sancté, longue et très heureuse vie. De Lyon
41le XXVe décembre mil Vc LXXII.
42Vostre très humble allié et serviteur
43G d’Avanson, A. d’Ambrun.